By Willy M. Amisi MD,MPH, PHD
Un nombre toujours croissant d’infections résistantes aux antimicrobiens d’étiologies diverses, notamment des bactéries, des parasites, des virus et des champignons, continuent de menacer le contrôle et la gestion efficaces des maladies infectieuses dans le monde.
La RAM survient lorsque des bactéries, des virus, des champignons et des parasites évoluent au fil du temps et ne répondent plus aux médicaments, ce qui rend les infections plus difficiles à traiter et augmente le risque de propagation de la maladie, de forme grave et de décès. Par conséquent, les médicaments deviennent inefficaces et les infections persistent dans l'organisme, augmentant ainsi le risque de propagation. Les médicaments antimicrobiens sont la pierre angulaire de la médecine moderne. L'émergence et la propagation d'agents pathogènes résistants aux médicaments menacent notre capacité à traiter les infections courantes et à réaliser des interventions vitales, comme la chimiothérapie anticancéreuse, la césarienne, les prothèses de hanche, les transplantations d'organes et autres interventions chirurgicales. La RAM engendre des coûts importants, tant pour les systèmes de santé que pour l'économie nationale dans son ensemble. Par exemple, elle engendre des besoins en soins plus coûteux et intensifs, affecte la productivité des patients ou de leurs soignants en prolongeant les séjours hospitaliers, et nuit à la productivité agricole. Le rapport 2022 du Système mondial de surveillance de la résistance et de l'utilisation des antimicrobiens - 2022 Global Antimicrobial Resistance and Use Surveillance System (GLASS) report (GLASS) met en évidence des taux de résistance alarmants parmi les agents pathogènes bactériens les plus répandus. Les taux médians signalés dans 76 pays, soit 42 % pour E. coli résistant aux céphalosporines de troisième génération et 35 % pour Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, constituent une préoccupation majeure. Concernant les infections urinaires causées par E. coli, un cas sur cinq présentait une sensibilité réduite aux antibiotiques standard comme l'ampicilline, le cotrimoxazole et les fluoroquinolones en 2020. Cela complique le traitement efficace des infections courantes. Faits marquants • La résistance aux antimicrobiens (RAM) est l'une des principales menaces mondiales pour la santé publique et le développement. On estime que la RAM bactérienne a été directement responsable de 1,27 million de décès dans le monde en 2019 et a contribué à 4,95 millions de décès (1). • Selon l’OMS l’utilisation abusive et excessive d’antimicrobiens chez les humains, les animaux et les plantes sont les principaux facteurs du développement d’agents pathogènes résistants aux médicaments • La RAM met en péril de nombreux acquis de la médecine moderne. Elle rend les infections plus difficiles à traiter et rend d'autres procédures et traitements médicaux, comme la chirurgie, les césariennes et la chimiothérapie anticancéreuse, beaucoup plus risqués • Le monde est confronté à une crise de la chaîne d'approvisionnement et de l'accès aux antibiotiques. Face à l'augmentation des niveaux de résistance, la recherche et le développement sont insuffisants et des mesures supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour garantir un accès équitable aux vaccins, diagnostics et médicaments, nouveaux et existants. • Outre les décès et les invalidités, la RAM a des coûts économiques importants. La Banque mondiale estime que la RAM pourrait entraîner des coûts de santé supplémentaires de 1 000 milliards de dollars d'ici 2050 et des pertes de produit intérieur brut (PIB) de 1 000 à 3 400 milliards de dollars par an d'ici 2030 (2). References: 1. Antimicrobial Resistance Collaborators. (2022). Global burden of bacterial antimicrobial resistance in 2019: a systematic analysis. The Lancet; 399(10325): P629-655. DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(21)02724-0 2. Drug-Resistant Infections: A Threat to Our Economic future (March 2017) https://www.worldbank.org/en/topic/health/publication/drug-resistant-infections-a-threat-to-our-economic-future
